Ca y est! On arrive à l'extrémité ouest de l'ile, la plus touristique car non loin des côtes, il y a le parc national de Komodo avec deux choses exceptionnelles:
- les dragons de Komodo ou varans géants, des lézards préhistoriques de 3m de long et c'est le seul endroit au monde où on les trouve
- des fonds sous-marins extraordinaires car la mer de Flores est à la croisée de l'Océan Indien et du Pacifique
On a commencé notre séjour dans le coin par 2 jours complets de plongée sur un bateau bien équipé et en joyeuse compagnie: 2 Indonésiens qui nous suivent depuis le début de Flores, un couple de Néerlandais tour-du-mondistes, un couple dano-norvégien d'étudiants en médecine, une Koreo-danoise de 25 ans qui voyage depuis des années, etc...
Première journée de plongée cocasse car le dive master et patron du club est un Australien, Greg, gentil au demeurant mais qui part un peu dans tous les sens, pas très cadré, du genre "on verra où le courant nous porte", bref, l'anti-prof de plongée en toute sécurité! On connait la rigueur que nécessite la pratique de ce sport considéré comme dangereux et si tous nos acolytes sont très expérmentés - la plupart ayant le niveau "dive master" eux-mêmes - Jules semble rassuré mais moi pas!
Bref, après un non-brief de 20 secondes du genre "that's the plan, for now...", on plonge!
Après 5 minutes sous l'eau, des bulles d'air sortent du fil de mon détendeur. En bonne plongeuse, je ne panique pas, je fonce prévenir le dive master qui me fait passer sur le détendeur de sécurité. J'imaginais qu'il ne servait jamais ou presque et après 8 petites plongées, je m'en sers déjà... On ne vous a pas dit mais les fonds sous-marins de Komodo sont splendides mais les courants ici sont particulièrement forts alors les 3 minutes de palier de sécurité à 5m accrochés à un corail (sans gants of course!), ça ne passe pas vite! Autant vous dire qu'après les 3/4 d'heures de plongée, je n'étais pas très rassurée et je l'ai fait savoir à Greg qui me répond "ben t'as pas essayé de le réparer sous l'eau?". On croit rêver... Apparemment le coup des bulles n'est pas grave du tout mais ça fait bizarre quand ça vous arrive surtout dans une ambiance de sérieux et de professionalisme à la Greg. Je décide donc de ne pas faire la plongée de l'après-midi ("ne jamais plonger quand on ne le sent pas") et je pars faire du snorkelling. J'ai bien fait pour deux raisons:
1) Jules me parle de l'ascenseur de courant qui les a fait remonter de 20m à 6m en quelques secondes (grosses sensations mais pas pour moi à ce stade)
2) j'ai vu pour la première fois une belle raie manta en snokelling, elle nageait de manière aérienne à 12m de fond, splendide!
Demain Greg est de repos, un dive master indonésien prend le relais, tant mieux, je vais pouvoir retenter! Deuxième journée géniale avec notre plus belle plongée à ce jour sur le site de Batu Bolong, des poissons napoléons à gogo, des requins bébés sous le corail, des tortues, une raie, des poissons-lion énormes, un nudibranche et du corail!!! Les amateurs comprendront...
En tous cas, les sites sont incroyables, les clubs de plongée un peu limite question matos et sérieux et vue les courants, mieux vaut être un plongeur confirmé que débutant. La plongée est, pour nous, une nouvelle manière de découvrir notre terre et ses richesses de faune et de flore mais qui demande du temps et de l'argent on en convient!
Au fait, aidez-nous si on a la folie des grandeurs et qu'on vous lance "on va s'acheter tout le matériel" ou "à Noël, on part à la Mer Rouge et à Pâques, ce sera les Philippines avant notre tour du monde des sites de plongée". Car autant on replongera dès qu'on en aura l'occasion, autant on ne veut pas que cela nous guide dans nos destinations. Des accros à ce sport, il y en a assez!
Notre lieu de vie pour 2 jours, repas de luxe
Mon Jules part pour sa 2è plongée
Après la mer, petite balade sur les terres de Rinca (coucou à RinK mais prononcez Rincha en indonésien), l'autre ile avec Komodo, où on peut admirer ces énormes lézards que sont les varans géants encore appelés les dragons de Komodo. Environ 3-4000 en tout, 1500 sur Rinca au total. Ils chassent la grosse bêbête pour se nourrir tous les 15 jours environ, un peu à la manière des serpents: ils mangent puis ils digèrenet lentement. Leur technique de chasse est vicieuse: ils mordent leur proie et laissent le charme agir: plus de 400 types de bactéries dans la salive (pas toutes pathogènes), ils laissent le travail se faire tout seul. Plusieurs jours après, ils cherchent leur proie qu'ils sentent à des kilomètres (ils voient comme une taupe) et la dégustent alors qu'elle est affaiblie et quasi-immobile. Ils peuvent attaquer en groupe ou quand la victime est seule (donc faible) et c'est malheureusement arrivé en juin dernier à un enfant indonésien de 8 ans qui vivait sur l'ile (quelques 1500 habitants sur Komodo). Il est décédé de ses blessures, ça fait froid dans le dos.
Les gros bébés en images...